Revenir au site

Procès Constant Mutamba : entre tension judiciaire et soutien populaire

· JUSTICE

Le procès de l’ancien ministre de la Justice, Constant Mutamba, s’est ouvert ce mercredi 9 juillet 2025 à la Cour de cassation de Kinshasa, dans une atmosphère tendue et sous haute surveillance médiatique. Poursuivi pour détournement présumé de fonds publics alloués à la construction de la prison centrale de Kisangani (province de la Tshopo), ce dossier revêt une dimension politique et symbolique majeure.

Un début d’audience agité

Dès l’appel de l’affaire par le greffier, les avocats de M. Mutamba ont demandé le renvoi de l’audience, invoquant un manque de temps pour examiner le dossier et préparer une défense efficace. Le prévenu, arrivé avec plus d'une heure de retard, s’est expliqué calmement à la barre :

« J’ai quitté la maison à 8h30. C’est la circulation qui m’a retardé. Je comparais à titre provisoire, mes avocats prendront la parole. »

Le ministère public, de son côté, s’est opposé au report, estimant que toutes les conditions procédurales étaient réunies pour la tenue de l’audience. Le premier président de la Cour a tranché en faveur de la procédure :

« La cause est en état. Le prévenu est absent au moment prévu. Ici, aucun procès ne se tient par défaut. »

Un renvoi au 23 juillet : deux semaines pour se préparer

Après l’identification du prévenu, la Cour a finalement décidé de renvoyer le procès au mercredi 23 juillet à 10h, offrant aux avocats un délai de deux semaines pour se préparer. Un nouveau round judiciaire est donc attendu dans une ambiance où le droit, la politique et l’opinion publique s’entrelacent étroitement.

Une justice à l’épreuve de la transparence

Ce procès est vu comme un test de crédibilité pour la justice congolaise, notamment en matière de lutte contre la corruption et de gestion des finances publiques. L'affaire est largement suivie par les citoyens et les observateurs internationaux, tant elle soulève des interrogations sur l’impartialité de la justice dans un climat politique mouvant.

Un prévenu populaire, une opinion divisée

Il faut toutefois souligner un fait marquant : Constant Mutamba bénéficie d’un important soutien populaire. Plusieurs Congolais dénoncent ce qu’ils perçoivent comme un acharnement politique contre un homme qui a démissionné de son poste dans la dignité. Pour ses partisans, le procès vise davantage à affaiblir une figure montante de la scène politique qu’à faire éclater la vérité judiciaire.

Dans les rues comme sur les réseaux sociaux, la mobilisation en faveur de Mutamba prend de l’ampleur, certains y voyant un procès politique maquillé en affaire judiciaire.

Vers une justice équitable ?

L’avenir dira si ce procès sera celui de la vérité ou celui des symboles. En attendant, le pays retient son souffle en espérant que la justice triomphera, dans le respect des droits de la défense et de la présomption d’innocence. Le rendez-vous du 23 juillet prochain s’annonce décisif.

Rédaction Horizon Plus Consulting

Horizon Plus Consulting